Prévention des addictions en milieu professionnel : recommandations de la HAS
La prévention de l’évolution vers la dépendance et de la survenue d’accidents du travail, ainsi que le maintien en emploi et la prévention de la désinsertion professionnelle représentent un enjeu majeur de santé publique et de santé au travail. Quatre nouvelles ressources ont été élaborées dans le cadre de la recommandation de bonne pratique sur l’usage de substance psychoactive, à destination des différents publics concernés :
Outil n°1 pour les médecins généralistes, addictologues et acteurs de soins primaires
Outil n°3 pour les travailleurs
Outil n°4 pour les services de prévention et santé au travail (SPST)
« Le médecin du travail et l’infirmier de santé au travail (ou l’infirmier d’entreprise) sont soumis au secret médical. En aucun cas, ils ne peuvent transmettre d’information à l’employeur sur les éventuels usages de substances psychoactives d’un travailleur. De même, ces professionnels de santé au travail ne peuvent communiquer à l’employeur les résultats des éventuels dépistages qu’ils auraient réalisés.
Si les substances licites (alcool, tabac) et illicites (THC, cocaïne) ainsi que les médicaments psychotropes sont les plus consommées en population active, toutes les autres substances psychoactives (cannabidiol, protoxyde d’azote, …) sont également concernées par ces recommandations. Les effets recherchés sont variables : anxiolytique /hypnotique, psychostimulant, et antalgique Les usages de substances psychoactives relèvent d’un modèle complexe dans lequel interviennent des facteurs environnementaux y compris professionnels.
Les usages de substances psychoactives ont un impact sur la santé et la sécurité des travailleurs ou d’autres personnes, mais également sur la désinsertion professionnelle et la vie de l’entreprise. Travailler est protecteur vis-à-vis de la consommation de substances psychoactives par rapport au chômage et à l’inactivité.
La prévention doit associer des actions collectives et individuelles. Elle a pour objectif de protéger l’ensemble des travailleurs de la consommation de substances psychoactives, et d’aider ceux ayant des facteurs de vulnérabilité ou étant en difficulté avec un produit.
La prévention collective ne peut se résumer aux seules actions de sensibilisation des travailleurs.
Le SPST intervient à 2 niveaux :
- Sur le plan collectif, il conseille l’employeur, les travailleurs et leurs représentants sur les mesures de prévention des usages d’alcool et de drogue sur le lieu de travail
- Sur le plan individuel, lors de visites, il effectue un repérage des usages de substances psychoactives lui permettant de délivrer un conseil adapté au travailleur respectant le secret professionnel et médical
Dans le respect du secret médical et professionnel, aucun membre du SPST ne peut transmettre d’information relative à l’usage de SPA d’un travailleur à l’employeur. »